soutenez le KET, un lieu de création alternative au cœur d’Athènes !

Un appel à soutien du KET («Atelier de réparation de télévisions»), lieu vivant de création, de discussions, d’échanges et d’expérimentations créé il y a près de 6 ans au cœur de la crise grecque, soutenu par la plate-forme Interdemos («de peuple à peuple»).


Le KET («Atelier de réparation de télévisions») est un lieu culturel indépendant situé à Kypsèli, quartier athénien de classes moyennes paupérisées, de jeunes artistes précaires et d’immigration récente (Nigeria…) et ancienne (Albanie…) – un quartier vivant et populaire au cœur de la crise économique, sociale, politique et culturelle que connaît la Grèce depuis maintenant plus de 8 ans.

Le KET a été fondé en mai 2012, par et pour des artistes, à une époque de coupes massives dans le secteur des arts, de la culture, de l’aide à la jeune création.

Espace de création entièrement indépendant et entièrement auto-produit, né dans un contexte a priori étouffant pour les petites structures culturelles ne répondant pas à une logique commerciale, l’Atelier de réparation de télévisions (KET) remplit aujourd’hui une fonction cruciale de découverte et d’accueil pour de nombreuses jeunes compagnies d’Athènes (auxquelles, au contraire de la grande majorité des théâtres, nous ne demandons pas de loyer et avec lesquelles nous partageons le risque, les gains, les pertes et l’aventure…) ; il est également devenu au fil de ces dernières années un lieu-clef pour la musique improvisée et expérimentale à Athènes. Accueillant chaque jour séminaires, projections, live soundtrack, performances, représentations théâtrales, concerts, ateliers sociaux et théâtraux, débats sur l’art, la politique et les communs, c’est aussi et peut-être surtout un lieu où se cherche (et se trouve) une autre façon d’articuler politique, création artistique et vie de quartier.

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Nous avons entamé au mois d’octobre dernier notre sixième saison avec un programme axé sur les liens entre la politique, la réalité sociale et l’expression artistique, dans le domaine théâtral (Pénélopes, spectacle fondé sur des témoignages de femmes immigrées de Géorgie et de Syrie vivant et travaillant en Grèce, Guerre des paysages, sur la guerre civile grecque, Haïti, performance interrogeant l’histoire de l’Etat grec moderne depuis la guerre d’Indépendance de 1821…), mais aussi dans ceux de la création sonore ou du documentaire de création.

Depuis plus de deux ans, nous avons aussi fait en sorte que notre espace devienne un lieu d’accueil dédié à l’improvisation musicale et au croisement des genres (traditionnel, électronique, free jazz, noise, musique industrielle…).

Nous nous efforçons de susciter des rencontres entre la danse et la vidéo, entre la musique et la narration, entre les artistes et le public. Les dimensions du lieu et le fait qu’il ne s’agisse ni d’une salle de concert typique ni d’un théâtre traditionnel en font beaucoup moins un espace de consommation culturelle qu’un lieu d’échange, de partage et d’expérimentation ; le lieu porte d’ailleurs le nom de l’atelier de réparation de téléviseurs noir et blanc qu’il abritait à la fin des années 70. Si nous ne devions retenir qu’un seul mot pour définir cet espace, ce serait sans doute celui d’atelier.

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À titre d’exemples concrets :

– Un festival d’improvisation musicale dont les entrées ont été reversées à un collectif d’avocats à la pointe du combat judiciaire contre Aube Dorée (parti se réclamant du nazisme et représenté au Parlement hellénique).

– Des ateliers d’expression théâtrale avec de jeunes migrants non accompagnés.

Tchernobyl, une création théâtrale au terme de laquelle les spectateurs parlent et discutent entre eux, quelquefois plus d’une heure.

– Le festival Multiversal, organisé par un collectif européen autogéré (noise, performance, électronique) établi à Berlin.

Babel, es-tu là ? – workshop international avec les Ateliers du Vent aboutissant à une performance de 24h (nouvelle façon d’habiter l’espace, d’y circuler, d’y passer du temps).

Temps Zéro, installation visuelle et sonore (avec le photographe Stéphane Charpentier et des dizaines d’artistes, européens, américains, japonais, russes).

– Plusieurs collectes de denrées alimentaires et de vêtements pour une structure de solidarité du quartier (les spectateurs, au lieu d’acheter des tickets de théâtre, déposent à l’entrée des sacs de riz, de pâtes, des conserves, etc.).

– Un programme de documentaires créatifs sur la crise de la dette dans le monde et en Grèce (Alcyons, de Laure Vermeersch, Matière première de Christos Karakèpelis, Athènes, Rhapsodie d’Antoine Danis…).

Kohlhaas, chef-d’œuvre d’Heinrich von Kleist consacré à un marchand de chevaux de la première moitié du XVIe qui, en réponse à l’arbitraire du pouvoir féodal, finit par prendre les armes contre l’autorité – récit d’une insurrection agricole interprété par Nikos Alexiou, seul en scène, qui raconte l’histoire (et en restitue toutes les voix) à la manière d’un conteur populaire.

Ce que j’appelle oubli, texte de Laurent Mauvignier interprété par Nikos Nikas, sous la direction d’Aspa Tombouli et dans la traduction de Spyros Giannaras ; à travers le récit des derniers moments d’un jeune homme frappé à mort par les vigiles d’un supermarché, en 2009, à Lyon, ce texte réalise une plongée dans la réalité sociale de la France d’aujourd’hui et fait directement écho à notre réalité athénienne.

– Plusieurs projets liés à l’improvisation musicale (en collaboration avec le musicien Jannis Anastasakis, le saxophoniste Ilan Manouach, le batteur Stèphanos Chytiris ou la formation expérimentale Silent Move) et au live soundtrack (projection de films avec accompagnement musical live : cycles consacrés au cinéma soviétique ou au cinéma d’Alfred Hitchcock…).

– Une belle performance théâtrale et musicale de Christina Maxouri, les Chaussures empruntées, revisitant la tradition du chant rébètiko.

– Un concert de la compagnie de théâtre Oh Oui!, animée par Alexandra Fleischer et l’artiste franco-grec Joachim Latarjet.

– Un séminaire longue durée de création de documentaire sous la direction du cinéaste Christos Karakèpelis et de la scénariste Natacha Sènguou.

– Un stage de jeu théâtral destiné aux enfants et aux adolescents, en collaboration avec la compagnie Elephas tiliensis.

– À la croisée des genres (chorégraphie, sculpture, vidéo, musique), le projet Anvisible de la très jeune compagnie Tripodium.

– Une performance théâtrale et musicale autour de la mémoire de la guerre civile grecque (1944-1949), Guerre des paysages, avec la metteuse en scène Irène Bonnaud et l’artiste Ilias Poulos (printemps 2017, hiver 2018). Ce spectacle vient d’être présenté (en grec, surtitré en français) à La Comédie de Reims, dans le cadre du festival «Reims Scènes d’Europe», et sera repris à l’hiver 2019 aux Ateliers d’Aubervilliers (La Commune CDN Aubervilliers).

– Un séminaire à venir consacré à la musique de théâtre et au corps, avec Jean-Jacques Lemêtre, figure emblématique du Théâtre du Soleil.

– Deux soirées autour du collectif international de musique contemporaine Ensemble du Bout du Monde.

Exemples seulement indicatifs : une des clés de la survie du lieu tient au fait qu’il demeure ouvert 5, 6 ou 7 jours sur 7, une grande partie de l’année.

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Notre principale source de revenus repose sur le partage des recettes avec les artistes : nous nous appuyons sur la trésorerie, en partageant le risque (et l’aventure) avec les compagnies invitées. Cela s’est avéré soutenable, à force de persévérance, et malgré le caractère non lucratif du lieu.

Nous nous efforçons également de développer des collaborations avec des troupes et des théâtres de l’étranger. Si nous ne pensons pas que l’intervention de l’État soit le fin mot de tout (le lieu a été créé un an environ après l’arrêt des subventions publiques à la création théâtrale), il nous serait impossible de recevoir certains artistes (la compagnie Scarface Ensemble, de Strasbourg, ou la performer et chorégraphe Jasmin İhraç) sans l’aide de lieux subventionnés et / ou de fonds régionaux (à Reims, Rennes, Brest, Aubervilliers, Berlin…). Le KET est ainsi partie prenante du nouveau programme de résidences artistiques initié par le Quartz (Brest), en lien avec le festival DañsFabrik.

Plusieurs projets associant des artistes étrangers se fondent sur la débrouillardise de collectifs autogérés qui, par le biais d’une collecte de fonds ou l’organisation d’un festival, parviennent à financer leur venue sans passer par la case État.

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Après presque six années d’activité continue, nous avons décidé de nous engager dans une nouvelle approche (complémentaire du mode de fonctionnement évoqué plus haut) pour prolonger nos efforts et renouveler une partie de notre équipement.

Interdemos, association à but non lucratif de droit français, s’est portée volontaire pour organiser une campagne de financement participatif en faveur du KET sur la plate-forme Goteo dédiée aux réseaux et aux pratiques de l’économie solidaire.

Vous pouvez lire, partager ou cofinancer ce projet par un don direct, en suivant ce lien :

https://fr.goteo.org/project/le-ket-une-scene-pour-l-art-et-la-politique-a-athe

(Dans le cas où la page apparaîtrait en anglais, choisissez «français» dans le menu de l’interface, bilingue, en haut à gauche de l’écran ; les dotations peuvent être effectuées en enclenchant la fonction «Cofinancer ce projet».)

Notre premier objectif est de parvenir à rassembler la somme de 4800 euros (la commission reversée à la plate-forme Goteo et les frais bancaires une fois payés) afin de pouvoir renouveler pour partie l’équipement son & lumières et les sièges du KET qui, après près de 6 ans de fonctionnement quasi-quotidien, en ont bien besoin ; d’acquérir aussi les moyens techniques minimaux qui nous permettront d’archiver nos concerts et interventions. Votre aide nous permettra concrètement d’améliorer les système d’enceintes et les projecteurs ainsi que les sièges de l’espace, de construire des estrades mobiles afin d’assurer de meilleures conditions de visibilité aux spectateurs, d’accueillir plus généralement le public dans de meilleures conditions ; elle nous permettra aussi d’acquérir un enregistreur et plusieurs disques durs externes pour conserver une trace de bonne qualité des concerts et interventions que nous accueillons.

N’hésitez pas à partager autour de vous le lien de la plateforme Goteo permettant d’effectuer une dotation en ligne
https://fr.goteo.org/…/le-ket-une-scene-pour-l…/updates/8601
ou le diaporama vidéo présentant nos activités
https://vimeo.com/256769496

Chaque partage et chaque euro comptent !
Merci d’avance !

 

Pour le KET : Fotini Banou, Dimitris Alexakis

Pour Interdemos : Laure Vermeersch, Philippe Aigrain


 

En complément d’information…

□ À voir: https://vimeo.com/256769496

□ À écouter: https://soundcloud.com/musicinaroom/lalein-o-koukos | https://soundcloud.com/musicinaroom/giati-einai-mavra-ta-vouna

□ À lire: https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/03/08/fleurs-de-ruines-lieux-de-creation-alternatifs-dans-la-grece-des-memorandums

≡ Atelier de réparation de télévisions / Κέντρο Ελέγχου Τηλεοράσεων

Kyprou 91Α, Kypseli, Athènes

(0030) 213 00 40 496 / (0030) 69 45 34 84 45

Email : info@polychorosket.gr

Site : http://polychorosket.gr/

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≡ Interdemos : https://www.interdemos.net/


Post scriptum du 28 février :

Un grand merci à nos 46 premiers cofinanceurs !
Nous venons tout juste de franchir 50% de l’objectif minimal fixé. Il nous reste une vingtaine de jours avant la fin de la première phase, mais le temps presse… Partagez cet appel !